La guerre sociale est déclarée

Publié le par Étincelle Poste

Édito des bulletins du 31 octobre 2011

Sarkozy, revenu du sommet européen, était fier de nous expliquer jeudi dernier que les banques auraient fait un effort surhumain pour accepter d’annuler 50 % de la dette grecque, en oubliant de préciser qu’elles vont récupérer en taux d’intérêts exorbitants cette prétendue décote comptable. Au peuple grec, lui, d’être réellement étranglé, avec doublement de mesures scélérates à son encontre. Fier surtout de n’annoncer qu’une chose aux travailleurs de France : de la sueur, du sang et des larmes.

Sarkozy nous dit que le plan de rigueur de Fillon sera encore alourdi. Une baisse dans les prévisions de croissance ? Pas question de chercher le manque à gagner dans les poches de ses amis les riches : ce sera aux pauvres de payer. Probablement par une augmentation de la TVA, le plus injuste des impôts… Et si ça ne va pas, on s’en prendra à la protection sociale, après qu’un ministre a envoyé un ballon d’essai proposant une baisse des indemnités maladies, en suggérant finalement, devant les protestations, un quatrième jour de carence à notre charge.

Il faudrait également poursuivre les coupes dans les services publics, notamment chez les fonctionnaires, dont Sarkozy, ne reculant devant aucun mensonge et une occasion d’opposer les salariés entre eux, ose dire que les salaires n’ont pas baissé, alors que les prix ont explosé ces dernières années. Et voilà qu’il se félicite de la réforme des retraites qui aurait si bien rassuré ces sempiternels « marchés » devant lesquels il file doux, et pour doper « la compétitivité » des entreprises françaises, autrement dit les profits de ses amis les patrons à la conquête de nouveaux marchés extérieurs.

Sarkozy a fait son show, mais les patrons sont déjà passés à l’attaque
Une véritable déclaration de guerre aux travailleurs, donc, que les patrons n’ont pas attendue : le jour même de l’intervention télévisée de Sarkozy, Philippe Varin, PDG de PSA, annonçait avant lui 6 800 suppressions d’emplois.

Quatre mois après les annonces non démenties de la fermeture des sites d’Aulnay, SevelNord et Madrid, Varin confirme qu’en plus des intérimaires et prestataires de bureaux extérieurs, les postes PSA seront supprimés non pas par des « licenciements », mais par départs « au volontariat » (rebaptisé « forçariat » par les salariés de PSA) dans le cadre d’une « Gestion prévisionnelle des emplois et compétences », qui a déjà permis de détruire 12 000 emplois à PSA entre 2007 et 2009.

9000 € par jour pour le patron de PSA, et le ‘forçariat’ pour les salariés
Le groupe Peugeot-Citroën prétexte une baisse des ventes de véhicules sur le marché européen sur les trois premiers trimestres 2011 par rapport à 2010. Pourtant sur ce seul marché, le chiffre d’affaires a augmenté de 4 % pendant la même période. Sur l’ensemble des activités (finances et filiales), il est même monté de 7,7 % ! À l’échelle mondiale, le bilan des ventes est positif. Ce qui permet à PSA d’augmenter de près de 30 % ses bénéfices rien que pour le premier semestre 2011, pendant que son PDG, Philippe Varin, qui a le culot de répéter que « le coût du travail pose problème en France », est lui-même payé 9 000 € par jour, samedi et dimanche compris !

Les patrons utilisent la menace de la récession pour réduire leurs effectifs, abaisser le coût du travail, augmenter leurs profits et précipiter ainsi la récession elle-même. Ces nouvelles attaques pèsent lourd sur les salariés de PSA, mais servent aussi d’avertissement aux salariés de toutes les autres entreprises. Alors oui, contre les patrons et banquiers, nous aussi posons-nous la question : qui va payer cette dette ? Ils nous déclarent la guerre de classe, à nous de nous donner les moyens de la gagner !

Publié dans Editos

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