La grève, on a tous à y gagner !
Mardi, les postiers étaient en grève contre la privatisation de La Poste, mais pas seulement contre la privatisation. La loi du profit, les postiers connaissent déjà : salaires au ras des marguerites, suppressions d'emplois par milliers, cadences de plus en plus dures, etc. Et la direction ne répugne pas à mettre la pression, poussant à l'individualisme, alternant propagande caricaturale et challenges, sanctions et petites interdictions mesquines.
Le grand épouvantail de la direction, censé faire trembler les salariés de La Poste, c'est la concurrence. Parlons-en de la concurrence ! Alternative Post, grand « adversaire » de La Poste, vient de s'effondrer sur elle-même. Pourtant, elle n’avait qu’à se ruer sur les activités les plus rentables sans avoir à assurer un service public égal pour tous. Ce n'est pas encore demain que les petits vont manger le gros !
En réalité, l'ouverture à la concurrence n'est qu'un prétexte pour extirper toujours plus des travailleurs et réduire le service public.
Ce que combattent les postiers par leur grève, c’est non seulement l'accélération de la course au profit avec le changement de statut, mais aussi toutes les attaques menées depuis des années en vue de la privatisation.
En luttant tous secteurs confondus, les travailleurs de La Poste représentent une véritable force contre la logique du patronat. Et même s’ils sont minoritaires parmi les 270 000 postiers, les grévistes peuvent entrainer leurs collègues dans le mouvement, à condition de devenir des militants de la grève.
Des grèves ont déjà emporté des succès localement, montrant qu’il est possible de faire reculer la direction. Alors en montrant l’exemple d’une grève dynamique, en passant dans les bureaux, en se coordonnant au niveau départemental et national, les grévistes peuvent montrer qu’il ne s’agit plus d’une journée sans effet, mais d’un mouvement qui se donne réellement les moyens de changer la situation.